Invit’Action,
salon Valériane, salle 1, Namur Expo, 2 avenue Sergent Vrithoff,
Vous le savez, la bio est à la croisée des chemins. On pourrait même dire qu’elle tente le grand-écart entre deux logiques opposées, celle du marché, et celle des de l’intérêt général.
Dans la logique de marché, les acteurs engagés dans une course effrénée, capitaliste, ont comme objectif que l’agriculture produise des produits standards, au moindre coût, afin de nourrir le monstre affamé de l’agro-industrie. Que ce soit par la technique agricole elle-même (mécanisation à outrance), par la force de travail (automatisation et petits salaires), la sélection variétale (variétés standards brevetées), ou encore par la finance (placements lucratifs), c’est tout le système technique et socio-économique de l’agriculture conventionnelle qui est appliqué sans ménagements à la bio. Et malheureusement ça marche, pour « eux » ; les dégâts sont d’ailleurs observables : crise du lait bio (prix non rémunérateur), crise des œufs (idem), accaparement de terres à l’étranger (notamment en Lituanie) pour subvenir à la demande européenne, financiarisation du secteur, emploi de variétés de semences standardisées, etc. La réglementation européenne, pourtant censée posée les limites à cette industrialisation, joue dans les faits le jeu de cette évolution dramatique. Dans ces lignes, les législateurs naïfs n’ont pas intégré de critères de protection du modèle agricole agrobiologique de départ, et ont par ce fait rendu la bio, notre bio, parfaitement soluble dans le capitalisme ambiant.
Dans l’autre logique, celle de l’intérêt général, celle de la bio telle qu’elle a été pensée il y a plus de 50 ans, il s’agit de préserver hommes et femmes, environnement, animaux, eau, énergie, emplois, sol et générations futures. Ce modèle, celui que l’organisation « Nature & Progrès » incarne, est heureusement encore vécu et appliqué par de nombreux acteurs en Wallonie. Ces fermes et petites entreprises ont compris que ce n’est pas dans l’agrandissement et dans la concurrence qu’ils s’en sortiront à l’avenir mais bien dans la qualité des produits, dans la valeur ajoutée crée, dans la préservation de leur environnement et dans la qualité des emplois crées qu’ils pourront s’en sortir, et au final, transmettre leur outil aux jeunes générations. Ces producteurs sont identifiés par la charte de Nature & Progrès. Ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter faire reconnaître leur démarche par l’association wallonne et Bruxelloise basée à Jambes.